Conspiration : Nouvelle Religion
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Les meilleures histoires surnaturelle

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Message  Gourou Lun 5 Sep - 21:43

Les meilleures histoires surnaturelles

Pourquoi certaines histoires à caractère surnaturel se transmettent-elles de générations en générations et pas d’autres ? Comment se fait-il que des contes ou croyances surnaturelles, qu’elles soient religieuses ou non, passent les siècles en restant un "fait" culturel, alors que d’autres ont disparu ?

Des chercheurs en psychologie et en sociologie ont étudié les croyances et autres histoires surnaturelles. Ceux-ci ont cherché à déterminer quels types d’histoires surnaturelles étaient susceptibles d’être crus et mémorisés par l’auditoire, puis quelles étaient les caractéristiques de celles qui se transmettent depuis des décennies, qu’il s’agisse d’histoires religieuses (personnage ou lieu surnaturel, acte extraordinaire, attributs magiques, etc.) ou de personnages.

Le premier constat est que pour être acceptée, retenue et transmise, une histoire doit être suffisamment "crédible" pour ne pas disparaître. "Crédible" ici signifie que les caractéristiques de l’histoire, des personnages ou objets la composant, ne doivent pas trop s’éloigner de la réalité de tous les jours, du monde tel que nous le connaissons. Un être surnaturel sera mieux accepté si ses attributs sont ceux d’un être humain nous ressemblant, auquel est venu se greffer un (ou des) élément extraordinaire.

Par exemple, si l’on considère le personnage de Jésus chez les chrétiens, celui-ci a tous les attributs d’un être humain auxquels se sont ajoutés quelques éléments surnaturels comme la marche sur l’eau, le pouvoir de guérison, de multiplications des pains, etc. D’autres, comme Bouddha, ont le pouvoir de voler dans les airs. Les dieux (antiques ou modernes) ont pratiquement toujours des caractéristiques anthropomorphiques, avant de se voir magnifiés par quelques capacités extraordinaires nous faisant défaut (omniscience, omniprésence, immortalité, force invincible, etc.).

Les chercheurs ont soumis des sujets à plusieurs énoncés évoquant des personnages, animaux ou objets surnaturels. Ils ont découvert qu’une histoire est d’autant mieux assimilée et retenue, pour ensuite être transmise, que ses composantes ne sont pas noyées sous les faits extraordinaires, qui peuvent réduire en fait toute "crédibilité" ou possibilité à l’histoire, en devenant trop contre-intuitive. A contrario, il ne faut pas que cette histoire soit trop banale car elle sera aussi vite oubliée.

Pour former une croyance durable, il faut donc trouver un juste milieu. Un compromis entre la réalité et la fiction. Entre le monde réel et les apports contre-intuitifs qui ne nécessiteront pas de trop violer la raison, ni trop de sacrifices intellectuels pour pouvoir l’assimiler.

Pascal Boyer explique clairement dans son livre "Et l’homme créa les dieux" que toutes les religions ont intégré ce fait, et qu’il s’agit avant tout d’un sous-produit de notre cerveau. Lui et Ramble (2001) [1] ont aussi montré que des violations ontologiques trop nombreuses rendent un concept trop contre intuitif pour être compréhensible et mémorable. Un peu de surnaturel, certes, mais pas trop...

Dans une autre étude, Atran et Norenzayan (2004) [2] ont analysé des contes populaires et des récits religieux comportant plusieurs aspects contre intuitifs. Ils ont examiné la structure cognitive de contes des Frères Grimm et de récits bibliques ayant des éléments surnaturels, et le succès culturel de chaque histoire ou conte. Le rapport entre la fréquence des éléments contre intuitifs et le succès culturel a été confirmé. Les contes et les récits ayant un minimum d’éléments contre intuitifs (avec au moins 2 ou 3 éléments surnaturels, événements ou objets) constituaient les trois quarts de l’échantillon ayant un succès culturel certain, alors que les récits en contenant moins (<2) ou plus (>5) ne constituaient qu’un tiers de cet échantillon.

Ce qui veut dire que la mémorabilité (la capacité à mémoriser) et la transmission sont fonctions de cette contre intuitivité et du succès culturel. Les chercheurs ont ensuite testé cette mémorisation en créant des énoncés à partir de deux mots, issus d’un concept et en lui ajoutant une propriété "normale" (par exemple "porte coulissante"), ou un concept auquel était ajouté une propriété tirée d’une autre catégorie ontologique (exemple : "porte assoiffée"), violant la représentation de l’objet, de l’être ou de la substance qu’en ont les gens dans le monde commun.

Après avoir évalué ces croyances selon leur degré de surnaturel, il a été constaté que les étudiants se rappelaient beaucoup mieux les associations contre intuitives que les énoncés banals ou trop "normaux".

Comme l’explique Scott Atran, "Ce double aspect des croyances et ensembles de croyances surnaturelles les rend intuitivement convaincantes mais fantastiques, éminemment reconnaissables mais étonnantes. De telles croyances captent l’attention, activent l’intuition et mobilisent l’inférence selon des modes qui facilitent beaucoup leur rétention mnémoniques, leur transmission sociale, leur sélection culturelle et leur survie historique."

Pour vous faire gourou, lancer votre propre religion et réussir, il faut donc que vos dogmes et histoires surnaturelles demeurent dans certaines limites conceptuelles. On peut sans risque transposer ces résultats au domaine des extra-terrestres, qui gardent toujours une composante anthropomorphique (bassement terrienne) à laquelle, parfois, s’y adjoignent des éléments extraordinaires. De simples êtres identiques aux humains n’intéresseraient personne !

Pour faire carrière dans le paranormal, les mêmes règles doivent sans doute être respectées : un peu de surnaturel pour capter et garder l’attention des badauds, mais trop de surnaturel brisera toute chance de succès dans le temps en vous décrédibilisant.

- Croyance, raison et déraison. Collectif.
- Et l’homme créa les dieux Pascal Boyer.


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Gourou
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